Mardi 18 avril, Tassent-Agoudal

	Le jour se lève sur le ciel dégagé et la montagne apparaît enfin nettement visible, jusqu'aux neiges. Les premiers rayons font sécher les fringues encore trempées et décoincent les visages inquiets de la veille. La température s'élève doucement. Les vélos se pomponnent et bientôt, nous sommes tous en selle pour le premier col à 1680m. Montée en lacets, neige dans les endroits ombragés, la végétation s'éteint peu à peu, à chaque détour du chemin. Pourtant l'eau est présente sur ce versant nord ; aussi je m'écarte par prudence du coté flanc de montagne car de petites pierres roulent et tombent en permanence de beaucoup plus haut. Ici le dégel succède à la neige, la grêle, et la pluie de la veille. En même temps que nous montons, le sentiment d'abandonner le monde civilisé se précise : en haut il n'y a rien de plus que des rochers superbes, des montagnes à perte de vue, un ciel d'azur. La redescente nous emmène.
Descente en palier sur un premier plateau semi-désertique où les pluies d'hier ont fait de la poussière du chemin une croûte de boue qui colle trop,car nous avions plutôt prévu des pneumatiques pour terrain sec. Sortis de ce bourbier, nous continuons cette descente assez rapide vers les deux lacs de Tislit et Iseli (les fiancés) où nos déjeunons au soleil. Le paysage est magnifique : nous devons être à 1400m. L'air, l'eau, et le ciel sont d'une pureté intacte. Nous continuons le chemin en direction d'Agoudal que nous traverserons demain. Premier arrêt dans le bourg d'Imilchil; terrasse, téléphone, thé à la menthe au pied d'une vielle casbah chapeautée d'un nid et de sa cigogne. Quelques kms de route sinueuse au gré des vallées qui serpentent…Des cultures, montent des gamins qui tendent la main. L'étape a été longue, nous arrivons au couchant; premiers coups de soleil et maux de ventre. Brève toilette, dîner sous la tente, la cuisine est excellente, la nuit de repos aussi.

 

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...et le lendemain matin...